Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Clairettego douap douap redux
30 mai 2008

Mme S. et le tout répressif

Mme S, grande bourgeoise devant l'éternel, vient chercher son argent de poche à l'hôpital. Mme S,, devrais-je dire "Dr. S," est psychiatre dans mon service. C'est une "psychiatre-touriste".La dernière trouvaille de Mme S., formulée en réunion d'équipe, est que nous, infirmiers, fouilliions les patients étiquettés "dangereux" à leur entrée dans les urgences de l'hôpital. Nous étions alors dans une réflexion autour de la dangerosité de certains patients, quels moyens mettre en place pour éviter qu'ils n'amènent des objets dangereux dans les urgences. D'une, qui est "dangereux"? Comment le détecter? Nous en sommes venu au point que tout le monde devait être fouillé à l'entrée car la dangerosité n'est pas reservée aux seuls psychotiques et intoxiqués. De deux, peut-on en arriver au risque zéro aux urgences? C'est vrai que ces deux dernières réflexions ne font  guère avancer le débat, je vous l'accorde.

Bien sûr, j'avais déjà quelques a priori qui se sont d'ailleurs vérifiés sur le caractère in-empathique et  j'm'en foutiste de Mme S.. Evidemment, malgré sa drôlerie parfois, je ne louais pas son manque de professionnalisme et de sens de l'équipe. Et puis, hier, j'ai réalisé ce dénigrement total de la profession d'infirmière. A la manière des psychotiques, je me voyais n'être que des bras qui fouillent, des mains qui sédatent et contentionnent, des actes et des gestes. J'assistais hier, sur une journée, à une forme très soft de négationnisme de notre rôle. Inutile de dire mon amertume, mon sentiment de déperdition progressive de notre spécifité d'infirmière psy. Inutile de dire que dans un service où l'agitation règne, où le patient se doit ne ne pas partir (la "responsabilité médicale") mais n'obtient que peu de réponse et ne bénéficie que de peu de confort (jamais le bon interlocuteur, soignants over bookés,...) la psychiatrie peine à faire valoir ses vertus thérapeutiques (temps, recul, élaboration, réflexion, calme, repos,...). Et je l'entends presque, ce n'est pas le lieu. Un minimum reste cependant à faire; Question d'humanité? "Bon-sens" si cher à notre profession...
Le tout répressif serait-il entré dans l'hôpital en faisant bling-bling? Qu'en est-il du soin et de la relation? Ne pourrions-nous pas envisager d'autres moyens telle une configuration architecturale différente de l'accueil pour contourner le problème (l'accès aux urgences devenant moins facile). Doit-on déposséder le patient de tout sous prétexte de nous protéger encore et encore, d'assurer la sacro-sainte Sécurité,au risque d'apauvrir le soin, la relation et la mise en confiance du patient?

J'ai décidé de boycotter Mme S.

Publicité
Commentaires
P
A quand une nouvelle histoire de clairettego!! <br /> une autre, une autre, une autre, une autre!!!
Clairettego douap douap redux
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité