Actrices
Qu'elle est rigolote Valéria Bruni-Tedeschi. Personnage burlesque pathétique qu'on avait déjà pu découvrir dans "il est plus facile pour un chameau...", elle revient pour Actrices, narrant le mal de vivre de Marcelline, actrice connue en quête de confiance. Valéria se regarde le nombril, le même que pour son précédent film. Marcelline cherche son rôle comme le fil de sa vie, un peu paumée à l'approche de la quarantaine, un peu paumée tout court. Marcelline-Valéria évolue, en équilibre précaire, dans une fragilité extrème... mais elle tient. Un peu l'histoire du jonc qui fléchit etc etc, à l'image de la scène finale où elle rejoint la rive de la Seine énergiquement, à la nage, après s'être jetée dedans. Toujours à la limite entre désespoir, folie et pulsion de vie. Marcelline est résoluement décalée, dans la petite folie du quotidien. souvent ridicule et gaffeuse parce qu'indécise et égocentrique. Certaines longueurs parfois mais le ton est résoluement drôle, le film est jonché de petites perles humouristiques (la prière à l'église, l'ouverture de la porte au théâtre, la gynéco,...), ou de personnages déjantés, révélant tous, malgré eux la force de leurs désirs intérieurs en pleine folie douce (effrayante Noémie Lvowsky, en Glenn Close française, Louis Garrel dans son personnage immuable de séducteur décalé et je m'en foutiste, Matthieu Amalric en metteur en scène pédant et la Mme Bruni-Tedeschi, en mère libérée, exaspérée par l'immaturité de sa fille). On en redemande.